Le béret est basque
Son nom d'origine commence bien par un « b », mais c'est pour Béarn.
Le béret basque, c'est la France. Associé à la baguette de pain sous le bras, au journal tenu d'une main tandis que l'autre s'agrippe à une bouteille de vin rouge, le béret est tricolore. Il se doit cependant d'être bleu marine, souple et rond. En pure laine, il est, dans l'ordre, tricoté, remaillé, foulé, teint, mis en forme, séché, gratté, tondu.
À l'origine, au XVe siècle, il est béarnais. Les bergers des Pyrénées le tricotent avec la laine de leurs moutons, puis le foulent aux pieds des heures durant. L'attribution à la région voisine est due à la couleur la plus utilisée, et qui se trouve être celle que portent les Basques.
Le béret arrive à Paris grâce aux poètes béarnais venus y chercher le succès. Il connaîtra le triomphe. Il coiffe les chasseurs alpins, les Américains aux jeux Olympiques de 1937, les anciens combattants, les miliciens, les maquisards — qui en font l'emblème de l'attachement à la patrie - le général Montgomery et ses unités combattantes, Claudel et Hemingway, Michèle Morgan et Greta Garbo, Fidel Castro et Ernesto « Che » Guevara.
Extrait de "C'est beau mais c'est faux" de Patrice LOUIS, © Arléa, février 2000